Novlangue et enfumage N°6

Cet été, pendant la canicule, je suis allé à vélo prendre un bain à la base de loisir de Moisson à une dizaine de kilomètres de là où je résidais. Sans trop faire attention aux panneaux interdisant ceci, interdisant cela, je me suis installé près du rivage et après avoir quitté tous mes vêtements à l’exception de mon short de bain, je suis allé me plonger dans l’eau salvatrice. Le plan d’eau est immense, on a envie de partir à l’aventure, de nager jusqu’à l’autre rive, mais non, la zone réglementée balisée par des bouées jaunes est ridiculement étroite et très peu longue. Pas moyen de s’éloigner assez du bord pour ne plus avoir pied, ni de faire trois brasses sans buter sur une de ces bouées jaunes qui semblent universellement baliser les espaces de baignades.

Au bord de la mer, à Trouville par exemple, où j’étais allé me baigner la semaine précédente, la baignade est surveillée à l’intérieur de l’espace ainsi délimité et non surveillé au-dehors. Libre à chacun de choisir d’être ou ne pas être, surveillé s’entend. Ici, c’est plus restrictif, à l’intérieur du minuscule rectangle, la baignade est surveillée et autorisée, ailleurs, elle est strictement interdite. Pas de chance pour les vrais nageurs et les aventuriers du dimanche. Et cette interdiction est strictement appliquée, deux employés municipaux équipés de jumelles et d’un mégaphone se relayant pour surveiller ladite zone. Juché sur sa chaise d’arbitre de tennis (en plus haut) où faisant les cent pas sur la grève, l’employé municipal de faction (j’exagère, ils sont sans doute maîtres nageurs) vigilait à qui mieu mieu pour intervenir au cas où une brebis se serait égarée au-delà des limites légales. Du moins, c’est ce que j’avais cru.

Ça ne faisait pas cinq minutes que je faisais trempette quand le mégaphone intima l’ordre à une femme qui était à côté de moi de sortir du bain immédiatement. « Madame ! Madame en robe noire ! Oui, vous ! Il est interdit de se baigner en vêtements ! Je vous prie de sortir de l’eau immédiatement !  » Mais Madame, qui était en train de s’amuser avec son petit garçon dans trente centimètres d’eau, ne s’est pas sentie concernée et a fait la sourde oreille. L’officier plagiste est descendu de son trône et s’est avancé jusqu’au bord de l’eau tout en continuant à intimer son ordre par le truchement de son porte-voix électrique. « Madame ! Madame ! Il est interdit de se baigner en vêtements ! Sortez de l’eau ou je serais contraint d’appeler la police ! » Voyant le cerbère approcher et ne désirant certainement pas provoquer un plus grand scandale, Madame a fini par rejoindre la grève, le plus lentement possible, en tirant par le bras son petit garçon, tous deux apparemment désolés d’avoir à quitter la bienfaisante fraîcheur aquatique. Dans les deux heures qui ont suivi, la scène s’est reproduite trois fois avec le même scénario, une maman toute habillée s’avance discrètement et progressivement dans l’eau en faisant mine de seulement accompagner son enfant, puis elle finit par s’asseoir dans la fraîcheur quelques instants, jusqu’à ce que le mégaphone retentisse, que le plagiste s’approche et que la maman accepte à contrecœur de sortir du bain.

Déjà, à Trouville, j’avais remarqué l’abondance (relative) de femmes en burkini ou même tout simplement portant le voile et le vêtement long et se baignant en compagnie de leur progéniture. Et pour le dire franchement cela m’avait mis mal à l’aise de voir ces femmes, la plupart jeunes, dont la liberté de corps est entravée de manière si voyante. D’autant plus qu’elles sont souvent accompagnées (surveillées ?) par ce qui semble être leur mari, qui généralement ne se baigne pas et qui attend au bord de la plage, les pieds dans l’eau, seulement vêtu d’un short de bain et d’une casquette américaine, le ventre bombé proéminemment exposé au soleil comme n’importe quel beauf de base. Les signes de religiosité excessive me mettent vraiment très mal à l’aise.

Je ne suis pas de ces Anglo-saxons qui acceptent toutes les différences avec le plus grand détachement et ce serait mentir de dire que je respecte le voilement des femmes musulmane ou autres (comme marque évidente de toutes les restrictions qui leur sont imposées en tant que femmes soit disant intrinsèquement inférieures aux homes), tout au plus, je le tolère. Comme je tolère toutes les marques de religiosités que je croise dans la vie de tous les jours, à condition que ces marques n’excèdent pas un certain seuil, seuil difficile à préciser, mais qui a à voir avec le sentiment réciproque d’appartenir à la même fraternité. Donc non, pas anglo-saxon, mais bien français, je suis persuadé que les valeurs de liberté individuelle, d’autonomie personnelle, de dignité et d’égalité absolue entre tous les êtres humains sont des valeurs fondamentales et universelles, qu’elles ont à voir avec la compassion et qu’elles ont vocation à être étendues à toute l’humanité. C’est pour cela que quand je vois un être humain (mais animal aussi !) enchaîné, humilié, discriminé, dévalué, méprisé, rabaissé, etc. Cela m’est douloureux. Et ce n’est pas parce que, par exemple, certaines de ces femmes voilées revendiquent le port du hijab comme une affirmation de leur liberté et de leur identité que cela change quoi que ce soit à mon sentiment de tristesse et de révolte devant la soumission où je les trouve.

En, arrivant à la base de loisir de Moisson, j’avais également été contrarié par la présence en pleine canicule de ces femmes musulmanes en costume intégral (sans que cela masque le visage toutefois) accompagnant leurs enfants au bord de l’eau, chaperonnées par les mêmes beaufahmeds. Mais j’ai été encore plus contrarié quand j’ai compris qu’on leur interdisait la baignade. Et j’ai trouvé que c’était particulièrement injuste. Quoi ? Pourquoi ? De quel droit ? À Trouville, les femmes vêtues se baignaient librement, à Moisson, non ? Déjà, le type se baladant avec son mégaphone et le balisage mesquin du plan d’eau m’avaient mis dans la tête des impressions carcérales, mais là, qu’une catégorie des personnes présentes soit arbitrairement privée du plaisir du peu de natation qu’on peut faire à cet endroit, par ce fait interdites de se rafraîchir, et contraintes de rester au bord du bain salvateur, mon « liberté, égalité, fraternité » s’en trouvait tout chiffonné.

Au moment de repartir, j’ai inspecté les panneaux d’interdictions. LE panneau d’interdiction en fait, apposé un peu partout aux abords du plan d’eau. Ah ? Il y a des règles pour les costumes de bains ? Des minima et des maxima ? Pour les femmes, cela va du bikini au maillot une-pièce (seins nus interdits donc, nous y reviendrons) et pour les hommes, du slip de bain au short de bain, comme expliqué très clairement sur le schéma. Donc ce n’est pas le burkini en tant que tel qui est interdit, mais tout ce qui sort des contraintes imposées en matière de costumes de bain. Pas moins que ça, pas plus que ça, un point c’est tout. Quelle hypocrisie, quelle honte ! Soit, un peu plus bas, en petits caractères, parmi les exemples, il est bien précisé que le burkini fait partie des vêtements interdits à la baignade, mais cela est présenté comme la conséquence d’autres règles plus fondamentales pas comme une interdiction explicite. Bande de malhonnêtes, vous savez bien qu’interdire le burkini et les vêtements couvrants en tant que tels serait discriminant et mettrait à jour vos motivations xénophobes, voire racistes, alors vous cachez votre forfait derrière des arguments spécieux.

1/ « Le vêtement doit permettre de poser les électrodes du défibrillateur en cas de nécessité. » Heu là, je proteste ! Combien de défibrillations ont-elles été effectuées sur les usagers de ce petit bain depuis 1964, date de l’ouverture de ladite base ? Je serais prêt à parier qu’il y en a eu exactement zéro. Mais même s’il y en avait eu des dizaines, je vois sur internet que les défibrillateurs publics sont la plupart du temps équipés de ciseaux (pour couper les vêtements) et de rasoirs (pour raser la poitrine des hommes trop poilus). Tiens au fait ? Ils auraient pu rajouter ça comme interdiction sur leur panneau : « Baignade interdite aux hommes trop poilus pour cause de défibrillation éventuelle. » Merde ! Ce truc de défibrillateur me met dans une colère grondante. Et si le défibrillateur de la base de loisir de Moisson n’est pas équipé de ciseaux et de rasoirs, changez-le pour un modèle équipé. Exit la raison défibrillatoire, c’est de l’hypocrisie à l’état pur.

2/ « Pour des raisons d’hygiène, de sécurité et d’ordre public. » « Hygiène ? » J’ai du mal à suivre, sauf peut-être pour les hommes trop poilus. J’ai cherché sur l’internet encore et ai trouvé que c’était une des raisons invoquées pour interdire les burkinis dans les piscines avec l’explication boiteuse suivante : il ne faudrait pas se baigner avec un vêtement qui aurait pu être porté avant dans d’autres circonstances. Par exemple, toutes les fois où j’ai passé mon pantalon par-dessus mon slip de bain pour aller à la piscine à vélo… Comme cette fois-ci à Moisson d’ailleurs où aucun mégaphone n’est venu m’interdire de bain quand j’ai simplement ôté mon jean avant de m’avancer dans l’eau. « Sécurité ? » Alors là, c’est encore plus tiré par les cheveux. Que, pour des raisons de sécurité, les bottes à semelle de plomb soient déconseillées pour la baignade, je veux bien l’entendre. Mais le burkini ? Dans cinquante centimètres d’eaux qui plus est ? Ah les fourbes, ils veulent interdire le burkini, mais ils n’osent pas le dire ! « Ordre public ? » Là, peut-être touche-t-on à quelque chose. Il y a comme une fuite dans l’argumentation et par une petite fente à peine entrouverte, on voit gros comme le nez au milieu du visage à quels fantasmes s’alimentent leurs interdictions. Ils pensent certainement aux émeutes et débordements de toutes sortes qui pourraient être provoqués par l’apparition de seins nus sur leur plage, mais il y a certainement aussi dans leurs représentations quelque trouble vis-à-vis de ces femmes musulmanes trop vêtues, quelque hostilité latente, quelque frayeur qui les pousse à restreindre encore un peu plus leur liberté. Décidément, les censeurs et garants de l’ordre moral ont encore bien du mal avec la liberté des femmes.

Moi aussi, je suis troublé, maudits censeurs, mais je suis républicain et, au contraire, je revendique le droit pour ces femmes voilées de se baigner là où bon leur semble. Dans la mesure où cela ne présente pas de risques réels pour la sécurité, tout le monde devrait avoir le droit de se baigner où il veut, quand il veut et habillé ou déshabillé comme il le souhaite. Le Conseil d’État à d’ailleurs plusieurs fois statué dans ce sens

Novlangue et enfumage N°5

À la mi-avril 2020, Emmanuel Macron a demandé que nous nous réinventions, lui le premier a-t-il précisé et j’ai ce “réinventé” qui me trotte dans le critiquoir depuis ce jour-là. Il aura suffi d’une démission de Premier ministre, du remaniement qui s’en est suivi et des petites phrases prononcées autour de cette péripétie pour que la supercherie soit mise a nu, pour que la panoplie des bonnes résolutions post confinement soit remise au placard en compagnie des autres déguisements que le président endosse de temps à autre pour tenter d’améliorer son image de marque.

Emmanuel Macron, dans la presse régionale à déclaré : Je crois que le cap sur lequel je me suis engagé en 2017 reste vrai”. Merci pour la réinvention !

Dans cette même entrevue, il a aussi dit : « La réforme des retraites est-elle à mettre à la poubelle ? Non. Ce serait une erreur … il faudra travailler davantage ». Merci pour la réinvention !

Et, toujours dans le même contexte : “Nous ne pouvons pas vouloir notre indépendance, la reconquête sociale, économique et environnementale, et être un des pays d’Europe où l’on travaille le moins longtemps ». À moins peut-être d’inventer quelque chose, non ?

J’en reste à ces trois exemples, mais on pourrait reprendre sur le même principe tout ce qu’a déclaré notre président depuis sa réinvention personnelle. Il me faut admettre qu’il émaille son discours de précautions rhétoriques. Il est allé trop vite, il a pu donner l’impression que, il est ouvert à des aménagements, etc. Mais ces concessions sont purement cosmétiques, comme d’habitude, au moment des actes, le maquillage aura disparu.

Pour juger de la profondeur de la révolution qui s’est opérée dans le fors intérieur d’Emmanuel Macron, il suffit de considérer le choix qu’il vient de faire en choisissant Jean Castex comme nouveau Premier ministre. Jean Castex, énarque, sarkoziste pur-sang, de droite donc, pas de ni ni, juste simplement, purement de droite, un technicien hors pair si l’on en croit les commentaires, encore un qui sort du même moule, du même sérail, du même entre-soi. Merci pour la réinvention !

À son crédit, tout de même, il a fait toute sa carrière dans la fonction publique, dont il est un des fonctionnaire les mieux payés à ce jour. Mais la tarification à l’acte qu’il a mise en œuvre lors de son passage au ministère de la Santé a largement contribué à la casse de notre système de santé. Bref, ce n’est pas un chaud partisan de la protection sociale universelle et mutualisée.

En lui serrant la main une dernière fois, lors de la passation de pouvoir, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe lui à dit : “… notre pays a besoin d’un esprit ouvert et d’une main ferme et je pense que vous avez cet esprit ouvert et cette main ferme”. Cela m’a immanquablement fait penser au : “Il faut pour gouverner les Français une main de fer recouverte d’un gant de velours”, conseil de Bernadotte, devenu roi de Suède, à Charles X. Je crains le pire venant de cette main ferme, on sait ce que la fermeté de nos politiques à voulu dire ces derniers temps, une répression brutale des manifestations populaires et une explosion de la violence policière.

Donc ce remaniement me donne l’occasion de scruter un peu ce “réinventer”.
Pour ma part, je n’ai jamais été inventé. Je ne suis pas la concrétisation d’une pure idée extérieure à mon existence. Je suis plutôt le condensé d’influences et d’héritages divers assemblés un peu aléatoirement, qui continue d’accumuler jour après jour héritages et influences et qui continue de danser sa vie au hasard des événements. Pas d’invention, pas de réinvention.

Emmanuel Macron a dû lire un de ces ouvrages de “développement personnel”. Un de ces manuels bourrés d’idées simplistes qui se veulent lumineuses et qui promettent au choix, le bonheur, l’équilibre ou la performance, en vertu d’une vision mécaniste de la nature humaine. Comme si on pouvait “s’améliorer”, et selon quels critères, juste en le décidant, juste en ayant lu ou même ruminé quelque slogan bien clinquant. C’est au rang de ces inepties qu’il faut ranger ce “réinventer”.

En bref, c’est de la com, de la pub, de la réclame, de la propagande, rien de bien utile quoi. Un concept accrocheur, mais vide de sens, de l’enfumage à l’état brut.

Au-delà cette injonction quasi magique de notre Président thaumaturge, il y aurait cette idée : la crise que nous venons de traverser et celles qui s’avancent vers nous sont en grande partie dues à l’état actuel de notre civilisation. Mondialisation, dérèglement climatique, extinction des espèces animales, déforestation, délocalisations, etc. Et pour palier à tous les défauts d’un système par ailleurs excellent, il faudrait que chaque individu fasse un petit effort, que nous acceptions de changer nos comportements et notre manière d’être au monde. En faisant du vélo, en arrêtant de fumer, heu non arrêter de fumer n‘est pas dans la liste, en achetant bio et local, en favorisant le commerce équitable ou éthiquable (ouarf ouarf), en se dotant d’une pompe à chaleur ou de panneaux solaires, en mangeant moins de viande, en arrêtant de claxonner dans les embouteillages, heu non, pas dans la liste non plus, en prenant les transports en commun, bref il y a toute une liste de ces gestes salvateurs qu’il nous faut adopter au plus vite pour tenter de remettre notre espèce sur une voie plus vertueuse sur laquelle un futur non-catastrophique serait peut-être possible.


Je ne suis pas du tout contre l’idée que chaque personne fasse en sorte de moins polluer la planète, je sais que tout cela est bon et bien, tout cela est nécessaire. Mais c’est une goutte d’eau dans un océan de turpitudes (Oui, je sais, les colibris. Mais soyons un peu sérieux. Qu’est-ce que tu penserais d’un type qui arriverait avec un dé à coudre plein d’eau pour aider à éteindre l’incendie de ta maison ?) Une goutte d’eau donc par rapport à ce qui serait nécessaire de faire pour que l’humanité change de direction. Tant que les avions sillonnerons le ciel par centaines chaque jour, tant que les paquebots géants sillonneront les mers, eux par milliers, pour rapporter d’orient l’électronique de laquelle nous sommes devenus dépendants, tant que nous confierons à des cohortes de camions le transport local, tant que l’industrie pétrolière, tant que l’industrie chimique, tant que l’industrie automobile, tant que l’industrie, tant que la finance, tant que les pays “démocratiques” soutiendrons des dictateurs, tant qu’on enverra des cohortes de satellites, par milliers encore une fois, pour convoyer en cinq gés des vidéos obscènes gratuites et en retour contrôler tous nos mouvements, nos impulsions, nos désirs, notre exposition à la réclame, notre état de santé, nos opinions politiques, nos convictions religieuses (purement athée pour ma part, et pratiquant) tant que, tant que, chacun pourra bien faire un petit peu de compost dans son bout de jardin, la direction que nous avons prise il y a quelque siècles avec l’industrialisation forcenée et le capitalisme moderne n’a pas beaucoup de chance de changer de cap.

Ce que je veux dire, ce que n’est pas chaque individu qui aurait besoin de se “réinventer”. Non, c’est notre civilisation toute entière qu’il faudrait “réinventer”, remanier de font en comble, mais j’ai bien peur que les puissances de l’argent dont Emmanuel Macron est le serviteur zélé ne nous laissent pas faire quoi que ce soit qui minimiserait leurs profits à court terme.

C’est d’ailleurs un point de vue classique des ultra-libéraux que de considérer les individus comme seuls éléments pertinents de nos sociétés et de nier autant qu’ils le peuvent l’importance des structures sociales et économiques qu’ils manipulent ou favorisent. D’où leur appel constant à la responsbilité individuelle, surtout à celle des plus défavorisés.

Il faudrait inventer (réinventer?) la civilisation anarchiste.

P.S. Au moment de mettre sous presse, vient d’être annoncé la composition du nouveau gouvernement (06 juillet 2020). J’ai failli me pisser dessus de rire et pleurer de tristesse. Merci pour la réinvention !


Novlangue et enfumage N°4

Quand j’étais à la Grande École, il y avait cette blague qui disait qu’on ne pouvait pas être à la fois gaulliste, sincère et intelligent. On est en droit de se poser la même question maintenant. Emmanuel Macron est-il complètement idiot (et sincère) ou bien est-il hypocrite et manipulateur ? Car comment croire qu’une personne si bien éduquée puisse sortir de telles âneries ? Il vient seulement de découvrir que l’État-Providence est un bien précieux ? Que certains biens et services ne doivent pas être confiés aux forces du marché ? Que ce serait même folie de le faire ? Argl, on s’en étranglerait presque de rage, vu que ça fait trente ans que lui, ses prédescesseurs, ses aieux et ses maitres, bref tous les gens de son accabit, n’ont cessé de prétendre le contraire à force d’arguments biaisés et n’on eut de répis pour mettre à bas ce fameux État-Providence à coup de dérégulations, privatisations, réformes, libéralisations et autres «modernisations » inévitables selon eux.

La main invisible du marché , la destruction créatrice, le ruissellement des richesses, l’efficience des marchés, l’impôt comme spoliation, l’État parasite, les inégalités sociales vue comme une donnée naturelle et indépassable, le darwinisme pour les nuls, la croyance que la seule motivation des être humain est la maximalisation de leur profit matériel, le refus de considérer dans les calculs les coûts externes des activités idustrielles, la privatisation des profits et la mutualisation des pertes, l’accaparement insatiable des revenus du travail, et j’en passe, comme exemples d’idées absurdes et souvent enfantines une fois déshabillées de leur technicité en trompe l’œil. Des enfants insatiables qui veulent encore des bonbons.

Bref, comment peuvent-ils croire à ces sornettes ? Cela me dépasse et j’en viens souvent à me dire que si, finalement, ils sont peut-être seulement complètement cons. Mais en y regardant de plus près, il y a dans cet extrait de discours quelques indices de ce qu’Emmanuel Macron est sans doute encore en train de nous enfariner.

COUCOU !

L’adresse aux français.

Mes chers compatriotes, il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties. Ce que révèle d’ores et déjà cette pandémie, c’est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre Etat-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe. Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie. Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens. Je les assumerai.

Comme l’a si bien remarqué François Ruffin, il y a cet usage de la forme passive dans le passage suivant : « Le modèle de développement dans lequel s’est engagé notre monde depuis des décennies. » Un usage dont Emanuel Macron est coutumier. On dirait presque que c’est le monde tout seul, de sa propre initiative, qui s’est engagé dans un certain modèle de développement, un modèle abstrait, sorti du monde pur des idéaux platoniciens, sans doute ; un modèle que le monde aurait choisi à son bon vouloir, spontanément. Emmanuel Macron n’y est pour rien, lui et les siens, ah ben non ! Même s’il est bête à manger du foin, il doit bien savoir qu’il y est quand même un peu pour quelque chose, dans l’engagement du monde dans ce modèle pourri.

Et puis il y a cette contradiction : « Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà. » Il faudrait savoir Emmanuel Macron ? Tu as perdu le contrôle de la situation ou bien, tu es déjà en train d’agir dans la bonne direction ? Moi j’ai plutôt l’impression que ça dérape dur sur la plaque de coronavirus. Ce dont je suis sûr, c’est que c’est un exemple canonique de rhétorique à visée d’enfumage. On dit deux choses opposées ou contradictoires dans le même énoncé et c’est celui qui écoute qui est chat ! C’est, en mode doucereux, la fameuse injonction contradictoire qu’infligent les pervers à leurs martyrs.

Et pour finir, car je n’ai pas que ça à faire, il faut aussi que je m’occupe de mon confinement douillet, il y a ce magnifique : « Il nous faudra demain … interroger les faiblesses de nos démocraties ». Alors là ! Bravo ! Pour un président jupitérien, ça te la pose bien, la posture du sage bienveillant qui se penche sur le sort de la démocratie. Mais Emmanuel Macron, les faiblesses de nos démocraties, tu y as largement contribué. Surdité absolue vis à vis des corps intermédiaires, verrouillage de ta majorité parlementaire, refus de prendre en compte les innombrables appels au secours de la part de ceux dont, justement aujourd’hui, nous avons le plus grand besoin, morgue constante, arrogance de nanti vis à vis des plus démunis, dédain et moqueries pour le peuple, utilisation inouie de la violence policière vis à vis des manifestants quels qu’ils soient, chômeurs, gillets jaunes, infirmiers, vieilles dames, handicapés, pompiers, femmes… Et tu trouves que notre démocratie s’est affaiblie ?

tout compte fait, je me demande si tu ne serais pas à la fois idiot et hypocrite ? Et moi, vieil anar, tu en viendrais presque à me faire regretter le Général de mon enfance. Tu te rends compte?

Non merci N°2

Ce n’est ni dans une uchronie, ni dans une dystopie collapsologique, non, c’est ici et maintenant. Pourtant ça y ressemble fortement, à une dystopie. Ça pourrait être le début d’un film catastrophe, les premiers chapitres d’un bouquin de Stephen King, genre « Le Fléau », mais non, ce n’est ni un film ni un roman, c’est ici et maintenant.

En entrant dans le métro parisien, ce matin. Une foule de regards suspicieux les uns des autres, des écharpes en travers des nez ou le groin enfoncé dans le col rabattu de la parka, et même, ci et là, des masques chirurgicaux. Ça m’emporte ailleurs, plus loin, avant, bientôt. Réchauffement climatique, fonte du permafrost, libération dans l’atmosphère hyper humide de la planète terre de multiples souches de virus de mammouths laineux, virus mortels dans la majorité des cas, peste noire arrivant à Marseille l’an de grâce mille-trois-cent-quarante-sept, pandémie de vache folle, choléra en Provence : « Le Hussard Sur Le Toit », etc. En plus, j’éternue et j’ai la goutte au nez, je vous laisse imaginer.

Pendant que je retrouve mon âme d’enfant, c’est-à-dire que je me trompe de direction au changement à « Invalides », la voix obsédante continue de faire de la réverb dans des couloirs. Toutes les trente secondes à peu près, retentissent dans les hauts parleurs des conseils de comportement pour éviter la propagation du coronavirus COVID-19. Et cette voix obsessionnelle de Grand Frère omnidirectionnel m’embarque en fiction, en cauchemar. On fait grand cas de « Mille Neuf Cent Quatre-Vingt-Quatre », à juste titre, mais avez-vous lu « Un Bonheur Insoutenable (this Perfect Day ) in english  » d’Ira Levin ? Non ? Vous devriez !

Le ton est peut-être très légèrement bienveillant, mais il est surtout froid, distant, neutre, blême et artificiel. Synthétique ? La voix inlassable continue d’égrener ses conseils, mouche-toi ci, mouche-toi là, tu vas te laver les mains, oui ? Rentré chez soi, on aura la même ritournelle, les mêmes conseils avisés, dans le journal pour ceux qui le lisent encore, dans le poste de TSF, sur la tablette ou sur le téléphone soit disant malin, dans la télévision aussi j’imagine, partout.

Et la dernière phrase de ce chapelet de conseil est la suivante : « Éternuer dans le pli de votre coude » Et là, déjà azimuté par l’ambiance pré-post-apocalyptique, c’est mon bon sens qui se rebelle. Quoi ? Comment ça, dans le pli de mon coude ? À l’éternuement suivant, timidement, j’essaye d’appliquer la consigne. Franchement, malgré toute ma bonne volonté, il m’est impossible de rapprocher mon nez à moins de dix ou quinze centimètres du pli de mon coude. Éternuer dans le pli de mon coude ? Mais ça ne va pas non ? Comme tout le monde me regarde avec insistance pendant que je fais ma gymnastique prophylactique, j’arrête sur-le-champ mes expériences.

Rentré chez moi, il y a Magali. Magali, c’est une très bonne amie, mais c’est aussi une super danseuse contemporaine. Plus souple qu’elle, tu coules par terre. Bon alors Magali ? Tu peux te mettre le nez dans le pli du coude, toi ? À priori, non, elle n’y arrive pas. C’est un peu plus convainquant que moi, mais elle n’a pas vraiment le nez au fond du pli, elle non plus. Ah si ! Ça y est, en s’aidant de l’autre bras pour pousser bien fort derrière ledit coude, elle y arrive. Mais ça ressemble plus à une prise de catch qu’à un truc qu’on peut faire en quatrième vitesse quand on est pris par un éternuement. Bon bref, c’est bien ce que j’avais intuissionné dans le métro, cette consigne est absolument absurde, baroque, insensée, ridicule, mais surtout inapplicable. D’ailleurs sur le site solidarité-santé du gouvernement, la seule photo qu’ils ont trouvée de quelqu’un avec le nez dans le coude, c’est celle d’un type qui pratique la boxe thaï, et il ne faut pas être grand clerc pour voir sur cette photo que si le type était en train d’éternuer, il en mettrait partout sur ses cuisses, son short et par terre devant ses pieds, mais pas tellement dans le pli de son coude. Mais dis donc ? Sur la photo, il a l’air d’être protégé par une sorte de bandage, le pli de son coude ? Ah bon? Il faut aussi installer une protection spéciale ? Une coudière absorbante ?

Je m’imagine de retour dans le métro. Au niveau du pli du coude, ma veste en cuir est recouverte de glaires et de mucus, (il n’y avait plus de coudière disponibles à la pharmacie) et ça goutte un peu par terre. D’ailleurs tout le monde dans la rame a les vêtements trempés au niveau des coudes à l’intérieur des bras, des grosses taches, humides, visqueuses, suintantes, dégueulasses et saturées de virulents virus.

Mais on va s’habituer. Les premiers jours, ça fait tout drôle et puis, peu à peu… Quand ils en seront à nous demander de faire les pieds au mur pour éviter de se salir nos chaussures, on le fera. Quand ils nous demanderons d’évaluer nos voisins pour éviter les risques de dissidence on le …. Heu ? Non ! Ça, on le fait déjà. J’ai l’impression d’avoir la certitude que un, ils prennent leur délires d’énarques pour des traits de génie, et que deux, en plus d’être incompétents ils n’ont aucune considération pour le peuple qui les a malencontreusement placés aux postes de responsabilité.

  • En France
  • Morts du tabac plus ou moins 200 par jour
  • Morts de l’alcool plus ou moins 125 par jour
  • Morts de la grippe plus ou moins 20 par jour
  • Morts de la voiture plus ou moins 10 par jour
  • ETC.

Pendant ce temps-là, peu à peu, pas tous mais la plupart, nous nous habituons aux violences policières, nous nous habituons à l’ubérisation du travail, nous nous habituons à l’inaction face au réchauffement et face à l’extinction, nous nous habituons à la violence néolibérale. Pendant ce temps là, sans rire, ils nous demandent d’éternuer dans nos coudes et nous sommes terrorisés.

Novlangue et enfumage N°3

Bon, résumons. Dans le but de le discréditer, un activiste artiste russe publie sur un réseau social une vidéo du pénis en érection de Benjamin Griveaux, lequel est en train de le caresser (le pénis pas l’activiste russe). Benjamin Griveaux, pris au contre-pied des valeurs morales qu’il défend, décide de retirer sa candidature aux toutes prochaines élections municipales de Paris.

Christophe Castaner dénonce l’usage anonyme des réseaux sociaux et le dévoilement non consenti par la personne visée d’éléments de sa vie privée.

Olivier Faure, ne se sentant plus de joie à la vue d’un opposant politique pris la main dans le sac, dénonce, par la voie des ondes radio-françaises, l’incroyable légèreté de Benjamin Griveaux.

Christophe Castaner par les même voies radiophoniques, se dit étonné des leçons de morale d’Olivier Faure. Olivier Faure qu’il connaît bien attendu qu’il l’a accompagné « dans ses divorces, dans ses séparations. » Sur le coup, et même bien après, on ne comprend pas très bien ce que viennent faire ces histoires dans l’argumentaire de Christophe Castaner.

Olivier Faure accuse Christophe Castaner d’avoir commis une faute grave en utilisant des insinuations relevant de sa vie privée et demande que le président de la République intervienne.

Christophe Castaner déclare que si ses propos l’ont blessé (Olivier faure), ils les regrette.

Quelques remarques :

1/ Christophe Castaner, tu aurais dû regretter tes propos, même s’ils n’avaient blessé personne. En effet, comme tout le monde l’a remarqué, tu fais exactement ce que tu reprochais à l’activiste russe la veille. C’est-à-dire dévoiler des éléments de la vie personnelle de quelqu’un dans le but de lui nuire ou de le discréditer. Tu n’as vraiment honte de rien ?

2/ Olivier Faure, tu n’étais pas obligé de sauter sur l’occasion, pas obligé de participer à cette mascarade. En essayant d’utiliser ce non-événement à ton avantage, tu t’en es rendu complice. C’est vraiment très minable.

3/ Christophe Castaner, tu profites éhontément de cette affaire pour essayer d’avancer tes pions de contrôleur général de la population. Le grand dévoilement du pénis en érection s’est fait sur UN seul réseau social, et il n’était pas anonyme. Mais bon, on a l’habitude, tu ne manques aucune occasion de faire preuve de malhonnêteté intellectuelle.

4/ Et toi, Piotr Pavlenski, brûler des banques, te clouer les couilles sur le sol de la place rouge, ce n’était pas inintéressant, mais là? Publier des photos du zizi de quelqu’un pour lui nuire, ce n’est vraiment pas brillant. Très puéril en fait et sexiste aussi, si si. Si c’est tout ce que vous avez trouvé, toi, ta complice et ton avocat pour discréditer les thèses politiques de Benjamin Griveaux, merde, on n’est pas rendu. Je te rappelle que Benjamin Griveaux à proposé de déplacer la gare de l’est en dehors de Paris pour faire de la place à un Central Park intra-muros. Qu’il a proposé de donner cent mille Euros, oui oui, cent mille Euros, à toute personne se portant acquéreur d’un bien immobilier dans la capitale. Qu’il a dit de Cédric Villiani que les filles ne se mettent pas non plus nues devant lui en espérant une caresse. Trois propositions parmi d’autres qui auraient pu mériter le détour d’une critique philosophico-politique de ta part, fut-elle sous la forme d’une performance d’agit-prop.

5/ Mais venons en au fait. Venons-en à ce dont personne ou presque ne parle. Pourquoi est-ce considéré comme dégradant de se masturber ? Quand j’étais au collège, il y avait cette blague : « on a fait un sondage, quatre-vingt-quinze pour-cent des hommes se masturbent, et les cinq pour-cent restants sont des menteurs.  » Bon, je ne sais pas pour les femmes, il faudrait voir, mais je ne serais pas étonné qu’il y ait parmi elles tout autant de menteuses. Bref, la masturbation est une activité universelle, peu ou prou, tout le monde la pratique. Alors Benjamin Griveaux, au lieu de rentrer tout penaud dans ta coquille, tu aurais mieux fait d’assumer ta geste onanique. Oui, pour protester, je t’aurais bien vu décider de faire dorénavant tous tes meetings, réunions électorales, serrement de paluches sur les marchés, la bite à l’air, le sexe bien en vue. Adieux les inhibitions et les hypocrisies, tout le monde le sexe au vent. Prends donc exemple sur le plus grand des philosophe, Diogène, qui a monté la voie en se masturbant régulièrement au vu et au su de tous, en plein milieu de l’agora. (Oui, je sais, ce n’est pas tant la monstration de ta verge que la révélation de ton infidélité conjugale qui est la cause de ton déboire, mais on pourrait [on devrait] poser sur la façon dont on considère cette dernière les mêmes questions que celles que l’on pose ici sur la précédente).

6/ Pour finir, Benjamin Griveaux, je te prose de suivre l’exemple de Philippe Katerine, ce philosophe des temps moderne et de faire étalage de ton anatomie sur ta prochaine affiche électorale.

Je ne prétends pas que c’est seulement grâce aux mérites de cette propagande, mais prends-en de la graine, Philippe Katerine vient de remporter la « Victoire de l’artiste interprète masculin de l’année » aux toutes récentes Victoires de la musique 2020. Victoires 2020.

7/ Et pendant que l’on parle de ces conneries, moi y compris, on ne s’occupe pas de ce qui devrait être l’urgence de tous les instants. Garder une planète habitable par l’humanité, ne pas détruire ce que notre société avait de mieux, sa part solidaire et mutualisée.

Novlangue et enfumage N°2

Grace aux récents projets de réforme, je viens enfin de comprendre que l’universalité est un gage de justice. En bref, en l’absence d’universalité l’équité vient à manquer.

Il faut l’admettre, la disparité des régimes a généré une complexité inutile et est la source de bien des inégalités et de trop d’injustices. Convaincu qu’il faut mettre de l’ordre dans tout cela, je propose qu’à l’instar des retraites, on instaure un régime universel.

On vante les mérites et le dynamisme des Allemands, le taux de chômage au plus bas de nos voisins britanniques, prenons-en de la graine et commençons la journée par un petit-déjeuner anglo-germanique: Saucisse de Francfort bouillie, sauce brûne, petits pois bouillis et un grand bol de flocons d’avoine, bouillis également. Pour le repas du midi, prenons donc exemple sur nos si industrieux amis d’outre Atlantique, ce sera donc hamburger frites et coca-cola. Cela tombe bien, c’est un moment où tout le monde est pressé, il faut faire vite pour retourner au travail dans les plus brefs délais. Par souci démocratique, le choix de la marque du hamburger sera confié à la négociation qui aura à décider si ce sera Donald ou Quick. Enfin, prenons exemple sur la croissance hyper rapide des pays asiatiques et, le soir, ce sera : soupe miso au tofu, riz gluant, nougat chinois aux graines de sésame. Pour ce qui est du café, il faudra l’abolir et tout remplacer par du thé en sachets beaucoup plus démocratique.

Une fois que tout le monde aura adopté ce régime (ce sera obligatoire et accompagné de sanctions financières importantes à l’encontre des récalcitrants.) on aura une uniformité des plus équitables. De plus, les circuits de productions de distribution et de détail des produits alimentaires seront simplifiés au plus haut point, ce qui fera gagner en efficacité. Au diable toutes ces complexités.

Mais l’universalité ayant démontré son caractère formidablement démocratique, égalitaire et équitable, on l’appliquera à bien d’autres domaines. À commencer par les salaires.

Oui, quel que soit son âge, sa qualification, son emploi ou sa situation familiale., tout le monde aura la même paye, y compris les chômeurs et les sans-abris,

Vive l’universelle équité.

Novlangue et enfumage N°1

Encore un euphémisme, ou plutôt un tour de passe-passe sémantique, un escamotage de charlatan, une manœuvre d’escroc: Macron demande « des propositions claires pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre ». La déontologie n’est pas en cause dans ce qui est reproché aux forces de l’ordre. Le problème c’est l’utilisation irraisonnée de la violence d’état, au mépris de ladite déontologie.

Code de Déontologie de la Police Nationale

« Le policier ou le gendarme emploie la force dans le cadre fixé par la loi, seulement lorsque c’est nécessaire, et de façon proportionnée au but à atteindre ou à la gravité de la menace, selon le cas. »

C’est d’une hypocrisie crasse que de prétendre vouloir « l’améliorer », cette déontologie, alors que vous vous torchez le cul allègrement chaque jour ou presque avec celle qui est en vigueur actuellement. Il serait plutôt souhaitable que vous la fassiez respecter, cette déontologie, que vous insistiez pour que le: « de façon proportionnée au but à atteindre » soit la règle en terme de violence légale.

Le problème, c’est vous. Le problème c’est que les forces de l’ordre agissent en fonction des ordres qui leurs sont donnés. Le problème, ce sont les consignes de dureté que vous avez formulées et ce à plusieurs reprise en public et sur les média.. Le problème c’est la manière dont vous avez systématiquement couvert et excusé ces derniers mois les excès répétés des forces de l’ordre, excès pourtant si évidents. On a envie de dire, qui crèvent les yeux, si ce n’était pas si tragique pour les victimes.

Vous avez préféré crier au loup et pousser des cris d’orfraies en exagérant la violence des manifestants. Violence que vous avez suscitées de bien des manières, violences que vous avez souvent sciemment déclenchées, puis manipulées, quand vous ne les avez pas tout simplement mises en scène avec vos sbires en civil

Mais qu’attendre d’un président qui à envoyé son Benalla armé à des manifs d’étudiants.

Je vous rappelle que selon la déontologie existante:
 » l’autorité investie du pouvoir hiérarchique prend des décisions, donne des ordres et les fait appliquer. Elle veille à ce que ses instructions soient précises et apporte à ceux qui sont chargés de les exécuter toutes informations pertinentes nécessaires à leur compréhension. »

Et puis surtout:
 » L’autorité hiérarchique assume la responsabilité des ordres donnés. »
A quand un tribunal?

(Suite à la déclaration de notre président sur la déontologie des forces de l’ordre du 14/01/2020)

En visionnant de nouveau cette vidéo (J’attends….) je remarque qu’il commence par la phrase:  » J’attends de nos policiers la plus grande déontologie  » Ce qui ne veux rien dire en bon français. Comme notre président a fait des études très poussées je tends à penser que ces barbarismes dont il est familier ne sont qu’une autre sorte d’enfumage. Embrouiller le discours pour engourdir la pensée.

Mesquines manœuvres N°1

Putain d’hypocrite avec une voix de cureton. Il nous prend vraiment de haut et pour des cons.

Ahhhhh, que son programme m’exaspère.

Mais ce sont ses mensonges, ses arguments biaisés, sa novlangue de nanti qui m’exaspèrent plus encore en excluant en moi tout espoir de recours rationnel, toute possibilité d’en appeler au droit. Ce travestissement déraisonnable du réel m’interdit, me sidère, me met sous le joug des pervers, d’où me vient cette détresse pas encore révolte, tant se dérobe sous mon entendement ce terrain balisé de discours trompeurs.

(Suite au discours de notre président le 31/12/2019)